Lire notre deuxième rapport sur la pauvreté liée au handicap

Élection fédérale de 2021

15 septembre, 2021

Un franc-parler pour aider les électeurs

Par Rabia Khedr

Une pandémie, un gouvernement minoritaire et notre 44e élection – rien que nous n’ayons demandé, mais nous devons nous en accommoder. Une élection au milieu de la quatrième vague de cette pandémie n’est pas ce que beaucoup de Canadiens souhaitaient, mais c’est la politique. Il s’agit en effet d’un moment déterminant dans l’histoire de notre pays. En tant que société, nous devons prendre notre responsabilité au sérieux, comme l’ont fait les sociétés qui nous ont précédés lorsqu’elles se sont relevées de guerres et de catastrophes. Elles se sont efforcées de tracer la voie vers un avenir meilleur en adoptant des lois et des programmes progressistes pour protéger les droits et assurer le bien-être des citoyens vulnérables.

Le 20 septembre approche à grands pas. Les personnes à qui nous confions l’avenir de notre pays, alors que nous nous remettons de cette pandémie, façonneront nos valeurs post-pandémiques et détermineront la qualité de vie de chaque Canadien – y compris les Canadiens handicapés. Les personnes handicapées constituent le groupe minoritaire le plus important de notre pays, et elles forment un groupe que toute personne née valide peut potentiellement rejoindre en vieillissant ou en faisant face à une mésaventure sur le chemin de la vie.

À mesure que Covid-19 s’est imposé dans le monde, nous avons pris conscience de nombreuses vulnérabilités. La plus grande prise de conscience qui m’a frappé est le fait que l’humanité est impuissante face à la nature. Plus important encore, j’ai réalisé que nous, les personnes handicapées, sommes confrontés à des difficultés accrues dans les sociétés qui s’efforcent de sauver leurs citoyens non handicapés. Cependant, j’ai également réalisé que je devais utiliser le pouvoir dont je dispose pour protéger les droits des personnes handicapées aujourd’hui, et de celles qui pourraient acquérir un handicap demain. En démocratie, le plus grand pouvoir dont nous disposons en tant que citoyens est notre droit de vote.

Notre devoir démocratique est si écrasant pour beaucoup. Les publicités offensives, les débats, la couverture médiatique et les résultats des sondages quotidiens n’aident pas les électeurs à prendre des décisions éclairées. Les gens sont complaisants et pensent que leur vote ne va rien changer. Ils ne savent pas pour qui voter car ils pensent que tous les politiciens sont les mêmes.

Je n’ai jamais pensé à faire des recherches sur un candidat ou un parti. Indépendamment de ma spécialisation en sciences politiques, je n’ai pas pensé à vérifier les programmes des partis avant cette élection et je n’ai pas non plus réfléchi à la manière dont le candidat local s’inscrit dans son parti.

Voici mon franc-parler pour vous encourager à faire un choix éclairé et à aller voter. Tout d’abord, allez sur le site web de chaque parti et examinez les différents programmes. Décidez en connaissance de cause de qui vous voulez voir au pouvoir. Le vainqueur de cette élection adoptera des lois et des règlements qui auront un impact sur vous et sur les personnes qui vous sont chères. Vous devez vous demander ce qui compte vraiment pour vous et que les candidats que vous élisez s’engageront à mettre en œuvre.

S’agit-il de la santé et du bien-être de la société ainsi que des programmes et services que vous souhaitez voir mis en place ? Est-ce que c’est l’économie de quelques dollars de votre revenu avec la réduction des impôts que vous voulez voir ? Ne vous laissez pas seulement influencer par ce que disent les médias ou les discours des candidats. Prenez le temps de lire le programme de leur parti. Examinez-les attentivement pour déterminer où vous vous situez par rapport aux initiatives qu’ils proposent – ou pas.

Il est également très important que vous vous renseigniez sur votre candidat local. Vous devez voir si le candidat a un certain poids pour influencer la politique à la Chambre des communes. Élire un candidat qui n’a aucun pouvoir – même s’il soutient des questions qui nous tiennent à cœur – est problématique dans une démocratie. Par conséquent, il est très important d’être stratégique quant au candidat local que nous soutenons, et à l’influence que lui et son parti ont en fin de compte dans notre Parlement. Ainsi, le candidat que nous soutenons, la relation de ce candidat avec le chef de son parti, ainsi que la popularité de ce chef de parti pour devenir Premier ministre sont importants. Si vous ne votez pas, vous donnez votre voix au candidat ou au parti que vous ne voulez pas voir au pouvoir. Si vous ne croyez en aucun des partis ou des candidats, vous devez voter pour soutenir ceux qui feront moins de dégâts sur les questions qui vous importent.

Pour moi, cette élection porte vraiment sur les programmes et les services. Je ne suis pas tellement intéressé par l’économie de quelques dollars d’impôts. Je suis plus intéressé par les mesures de soutien aux personnes handicapées, les programmes qui soutiennent les femmes et les possibilités qui soutiennent nos jeunes. Bien que les affaires étrangères soient importantes pour moi, je ne m’attends pas à ce que les politiques changent beaucoup le statu quo à l’avenir, quel que soit le parti au pouvoir. J’ai besoin de me voir, en tant que femme handicapée, musulmane et racialisée, reflétée dans un parti et une plateforme afin de me sentir confiante que le prochain gouvernement répondra à ce qui compte vraiment pour moi.

La seule chose que j’ai apprise de cette pandémie, c’est que nous devons vraiment mieux construire l’avenir. Nous devons faire preuve d’une nouvelle détermination, d’une nouvelle conscience, d’une perspective intentionnelle pour façonner une société qui partage et qui se soucie des autres, où personne n’est laissé pour compte. Et cela commence par la Prestation canadienne pour invalidité et l’appui de tous les partis à cet égard. Je suis d’accord avec les 89 % de Canadiens qui ont déclaré qu’il est temps de s’attaquer à la pauvreté des 1,4 million de personnes handicapées au Canada. « Rien sur nous sans nous ».

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