Résilience. Handicap. Chance. Lutte. Fatigue. Promesse. Espoir.

Je m’appelle Andrea van Vugt et je suis organisatrice communautaire à l’organisme Le handicap sans pauvreté en Alberta. Lorsque je pense à mon travail, voici les mots qui me viennent à l’esprit :

Résilience. Handicap. Chance. Lutte. Fatigue. Promesse. Espoir.

Je suis née et j’ai grandi en Alberta. Les prairies, les rivières, les montagnes, les fermes et les villes composent le paysage unique de cette magnifique province, où habitent bon nombre de gens travaillants et résilients.

Je suis handicapée. Certaines personnes préfèrent dire que je suis en situation de handicap. L’un ou l’autre qualificatif me conviennent. À cause de mon handicap, j’ai vécu dans la pauvreté ou ce qu’on décrit aussi comme une « situation de faible revenu ».

Je suis devenue handicapée en 2003. À cette époque, j’occupais un emploi à temps plein avec un salaire décent et un régime d’assurance maladie et invalidité de longue durée. À 19 ans, je savais que je bénéficiais d’excellents avantages, mais j’ignorais à quel point.

Peu après, j’ai subi ma première crise et me suis retrouvée à l’hôpital. Après de multiples consultations, examens et discussions avec des médecins, j’ai appris que j’avais un handicap neurologique : l’épilepsie. Pour moi, cela entraîne plusieurs conséquences : mon cerveau est endommagé, je prends de nombreux médicaments et, parfois, je griche des dents, je marche en rond, je dis des choses étranges, je tombe, je perds le contrôle de ma vessie ou je perds connaissance. L’épilepsie, ça peut être effrayant et humiliant.

Au moment de mon diagnostic, j’étais couverte par un régime d’assurance maladie et d’avantages sociaux. Je suis devenue bénéficiaire de ce régime seulement trois mois avant ma première crise d’épilepsie. J’ai eu de la chance. Je ne vois pas comment le dire autrement.

Je n’ai pas travaillé plus fort, plus vite ou pendant plus longtemps que d’autres personnes n’ayant pas accès à un tel régime. J’ai simplement été chanceuse. Et c’est grâce à ce coup de chance que j’ai obtenu, dès le début de ma maladie, un soutien financier pour assumer la plupart de mes dépenses de nourriture, de logement, de transport et de médicaments. La chance ne devrait rien avoir là-dedans. Si on n’en a pas, comment fait-on pour combler ses besoins essentiels?

On lutte. Pas avec ses poings. Plutôt par l’action et la revendication. On lutte pour manger. Pour se loger. Pour se déplacer. Pour recevoir des soins médicaux. Et ultimement, pour être traité avec dignité. Depuis des années, c’est pour tout cela que lutte la communauté des personnes en situation de handicap. Mères, pères, sœurs, frères, grands-mères, grands-pères, tantes, oncles, cousin·es, ami·es, amoureux·ses, conjoint·es, médecins, infirmier·ères, fournisseur·ses de soins, enseignant·es, politiques, journalistes, artistes, et ainsi de suite. Pour les membres de la communauté des personnes handicapées et leurs allié·es, le combat se poursuit.

Et plusieurs d’entre nous ressentent de la fatigue. Nous sommes fatigués de constater que le handicap demeure un prédicteur de pauvreté. Saviez-vous que 41 % des personnes pauvres au Canada ont un handicap?

Je ne vis plus dans la pauvreté, mais c’est le cas de nombreuses personnes handicapées. Je sais combien c’est difficile d’en sortir. Pour certaines personnes, c’est tout simplement impossible.

Voilà pourquoi je suis fière de travailler pour Le handicap sans pauvreté. Je représente et j’aide une communauté que je connais et que j’aime.

En 2020, le gouvernement fédéral a promis aux personnes en situation de handicap qu’elles ne seraient plus prisonnières du cycle de la pauvreté. Le gouvernement a affirmé que les personnes handicapées admissibles profiteraient d’une prestation canadienne leur permettant de réduire l’écart de revenu qui les maintient dans le dénuement.

Depuis, nous attendons. Les personnes handicapées touchées par la pauvreté attendent. Malgré notre fatigue, nous faisons preuve de résilience. Nous sommes résilients et déterminés à lutter pour obtenir ce qu’on nous a promis.

Nous espérons que vous prendrez part à notre combat.

Aidez-nous à créer un Canada où le handicap se vit sans pauvreté.

Envoyez un courriel à votre député·e à la Chambre des communes maintenant afin d’exiger que la Prestation canadienne pour les personnes handicapées soit mise en place rapidement.

Pour obtenir le nom et les coordonnées de votre député·e, cliquez ici.